Pouvons-nous arrter de penser?

Michael Dawson - 

 

Un esprit tranquille est tout ce dont vous avez besoin.
Tout le reste se passera correctement,
une fois que votre esprit est calme.
Comme le soleil en se levant fait activer le monde,
ainsi la conscience de soi affecte les changements dans l'esprit.
Ë la lumire de la conscience de soi calme et stable,
des Žnergies intŽrieures se rŽveillent et font des miracles
sans aucun effort de votre part.
- Nisargadatta Maharaj -

 

Cette question est assurŽe de surgir sur le chemin spirituel. On nous dit dans de nombreuses traditions spirituelles que lorsque l'esprit devient calme, le pur-esprit ou Dieu peut alors sĠintroduire en nous. Au fur et ˆ mesure que notre prise de conscience s'approfondit, nous ne pouvons pas nous empcher de remarquer un convoi continu de pensŽes se dŽfiler dans notre esprit. Je ne parle pas ici de la pensŽe pratique, laquelle est nŽcessaire. LĠenseignant amŽricain Adyashanti rŽfre ˆ ce type d'esprit comme Ç l'esprit de bo”te ˆ outils È. C'est l'autre 99 % de nos pensŽes auquel je me rŽfre.

 

AujourdĠhui Il te parle. Sa Voix attend ton silence, car Sa Parole ne peut tre entendue jusquĠˆ ce que ton esprit soit quiet un instant, et que les dŽsirs in-signifiants soient apaisŽs. Attends Sa Parole dans la quiŽtude.

Ç Un cours en miracles È. Leon 125

 

Le souvenir de Dieu vient ˆ lĠesprit quiet. Il ne peut venir lˆ o il y a conflit, car un esprit en guerre contre lui-mme ne se souvient pas de lĠŽternelle douceur.

Ç Un cours en miracles È. T-23.I.1.

 

Le miracle vient quitement ˆ lĠesprit qui sĠarrte un instant et fait silence.

Ç Un cours en miracles È. T-28.I.11.

 

Il est facile de faire l'erreur d'essayer de faire arrter votre esprit de penser. Dans ma vingtaine je suivais le chemin du bouddhisme. Je me suis inscrit pour une retraite de mŽditation de sept jours — la mŽditation vipassana. Durant cette retraite, nous devions surveiller notre esprit autant que possible, tout en notant les pensŽes qui passent. Ce devait tre une semaine silencieuse, en dehors de nos entretiens du matin avec le ma”tre de mŽditation.

 

Chaque journŽe commenait par une mŽditation de groupe dĠune heure et demie ˆ partir de 6 heures du matin dans une cabane dans le jardin, la mŽditation solitaire dans sa chambre et dans les jardins jusqu'ˆ la mŽditation de groupe finale ˆ 7 h 30. Ë 9 h nous Žtions autorisŽs ˆ tout abandonner et nous dŽtendre. Je suis allŽ avec l'intention de nettoyer mon esprit de toutes les pensŽes. Grosse erreur!

J'Žtais ŽtonnŽ de voir combien peu de contr™le j'avais sur les pensŽes qui traversaient mon esprit, et les arrter Žtait presque impossible. Pourtant, j'ai essayŽ aussi fort que je pouvais, devenant ŽpuisŽ ainsi que dŽu de moi-mme. Pour aggraver les choses, la hutte de mŽditation de groupe dans le jardin avait un toit de mŽtal. Les oiseaux et les Žcureuils couraient continuellement dessus durant la mŽditation. Certaines de mes pensŽes Žtaient Ç Pour l'amour de Dieu, pourquoi ont-ils construit cette cabane dans ce jardin! È

 

La pensŽe se produit. (Cela pourrait devenir un nouvel autocollant de pare-chocs.) Ce sera probablement toujours le cas – de son propre chef comme cĠest si cela lĠŽtait. L'option N'EST PAS de penser versus refuser de penser. L'option c'est de voir cette pensŽe se produire OU dĠentrer en elle comme si c'Žtait la vie rŽelle. Apprenez seulement ˆ voir la pensŽe comme Žtant un phŽnomne. Restez en dehors dĠelle et laissez-la simplement faire son affaire, sans entrer dans lĠarne avec elle. Vous n'avez pas ˆ rendre chaque pensŽe dr™le. Jan Frazier

 

Le troisime soir de la retraite, en position assise dans cette cabane, j'ai simplement renoncŽ. Ç Que les oiseaux et les animaux courent autant qu'ils aiment au-dessus ma tte, È ai-je pensŽ. Mon esprit est soudainement devenu trs calme et des souvenirs de la toute petite enfance commencrent ˆ faire surface. Ils Žtaient si intŽressants que j'ai commencŽ ˆ penser de nouveau et c'est reparti. Mais j'avais appris quelque chose d'important : abandonner, renoncer au contr™le semblait tre une porte ouverte ˆ un esprit plus calme.

 

Une autre fois durant la retraite, il y eu un certain soir tout prs de 21 h, le moment o pour ainsi dire, nous pouvions cesser d'tre conscient. J'avais h‰te d'arriver ˆ 21 h. Sur le coup de neuf je me suis effondrŽ sur le lit en tombant immŽdiatement dans un Žtat incroyable de prise de conscience. Je pouvais regarder les pensŽes qui venaient en disant : Ç Mon Dieu cĠest vraiment la prise de conscience! È Mais je suis demeurŽ toujours l'observateur tranquille et je n'Žtais pas attachŽ ˆ ces pensŽes. C'Žtait trs calme et sans aucun effort. Je me suis souvenu de lĠaperu que j'avais reu plus t™t dans la hutte de mŽditation — abandonne!

 

Toute vie que vous avez toujours vŽcue a eu lieu dans un maintenant. Le reste est du carton sec dans l'esprit. Vous continuez seulement ˆ essayer de l'investir avec la rŽalitŽ. L'esprit pense une pensŽe et l'ego lĠinvestit avec la rŽalitŽ. C'est ce que nous faisons. Mais il n'y a rien qui dit qu'il doit en tre ainsi. L'esprit peut imaginer une pensŽe et vous pouvez simplement la laisser aller toute seule, refusant de prendre cette prochaine Žtape. Jan Frazier

 

J'aime rencontrer et lire sur les gens qui semblent avoir eu un Žveil permanent et ont perdu le sens de l'identitŽ personnelle, se sentant un avec tout. Ont-ils encore des pensŽes dont ils n'ont pas vraiment besoin? Oui, il semble qu'ils en ont. Cependant ils semblent avoir beaucoup moins de pensŽes qu'ils avaient avant leur Žveil. Se trouvant dans le maintenant, ils ont quelques pensŽes au sujet du passŽ et du futur, ce qui consomme une grande partie de nos pensŽes. Ils ont laissŽ tomber les pensŽes de jugement qui en prennent Žgalement une grande partie. Perdant le sens du soi personnel et ayant le sentiment dĠtre un avec tout le monde signifie qu'il n'y a plus personne ˆ juger, comme tout le monde et tout est effectivement eux-mmes.

 

Lorsque l'enseignante Jack OĠKeeffe a ŽtŽ interrogŽe ˆ ce sujet, elle a dit : Ç Oui, il y a encore quelques pensŽes. C'est comme avoir une radio en arrire-plan. Vous savez quĠelle joue, mais vous n'tes pas intŽressŽ ˆ Žcouter ce qui est dit È. Une autre fois, elle a fait rŽfŽrence ˆ ces pensŽes comme le bruit de vagues en arrire-plan lorsque vous tes en sŽjour au bord de la mer. Vous savez que le son est lˆ, mais vous n'tes pas intŽressŽ.

 

Quand on a demandŽ ˆ Nisargadatta Maharaj s'il avait encore de vieilles pensŽes d'ego Žgo•stes, il a rŽpondu : Ç Oui de temps en temps une semble appara”tre dans mon esprit. Je la vois se lever, je ne lui donne pas d'attention et elle meurt aussit™t. È

 

Mais que dire au sujet des Ç bonnes pensŽes È? Ne devrions-nous pas les retenir? Voici ce que le Cours nous dit :

La spŽcification habituelle est requise lorsque tu choisis les sujets auxquels lĠidŽe dĠaujourdĠhui sera appliquŽe. NĠaie pas peur dĠutiliser les Ç bonnes È pensŽes aussi bien que les Ç mauvaises È. Aucune dĠelles ne reprŽsente tes pensŽes rŽelles, qui en sont recouvertes. Les Ç bonnes È ne sont que des ombres de ce qui se trouve derrire, et les ombres rendent la vue difficile. Les Ç mauvaises È bloquent la vue, et font quĠil est impossible de voir. Tu ne veux ni les unes ni les autres.

Ç Un cours en miracles È Leon 4

 

La pensŽe est ˆ retirer de la vie. Point. Ce ne sera jamais autrement. Peu importe si c'est une Ç vraie È pensŽe ou une Ç bonne pensŽe È. (L'ego n'aime pas a.) La seule chose utile ˆ faire par rapport ˆ une pensŽe se produisant prŽsentement, c'est de voir ce qu'elle est; une chose produite par l'esprit. NĠentrons pas dedans pour y vivre, comme si un jeu pouvait devenir la vie elle-mme. Quand le spectacle se joue, la vie est manquŽe.

Jan Frazier

 

Nous nous faisons clairement dire ici de l‰cher notre attachement ˆ toute pensŽe non pratique. Ces pensŽes ne font qu'interfŽrer dans la manire de dŽcouvrir notre identitŽ spirituelle. Alors, que faire?

 

Vous n'avez pas besoin dĠarrter de penser. Cesser tout seulement d'tre intŽressŽs. C'est le dŽsintŽressement qui libre. Ne les retenez pas, c'est tout.

Nisargadatta Maharaj

 

Le Cours nous encourage ˆ tre patient avec nous-mme, ˆ sourire doucement ˆ nos pensŽes d'ego, de les laisser aller et venir ˆ lui sans effort en ne s'intŽressant pas ˆ elles. Voici la rŽponse de JŽsus ˆ Helen Schucman, le scribe dĠUn Cours en miracles, quand elle a demandŽ ˆ JŽsus de la dŽbarrasser de ses pensŽes de peur.

 

La correction de la peur est ta responsabilitŽ. Quand tu demandes ˆ tre dŽlivrŽ de la peur, tu donnes ˆ entendre que ce ne lĠest pas. Plut™t, tu devrais demander de lĠaide dans les conditions qui ont amenŽ la peur. Ces conditions entra”nent toujours un dŽsir dĠtre sŽparŽ. Ë ce niveau, tu peux faire quelque chose. Tu es bien trop tolŽrant ˆ lĠŽgard des vagabondages de lĠesprit et tu excuses passivement ses malcrŽations.

Ç Un cours en miracles È. T-2.VI.4.     

 

Nous devons attendre et observer. EspŽrer que ces pensŽes sans fin vont commencer ˆ s'Žteindre avec cette pratique est juste une autre pensŽe dans laquelle nous sommes pris. Un grand pourcentage de nos pensŽes peut tre dŽfini avec ce que nous pensons tre bien et mal, bon et mauvais, beau et laid. Ce sont tous des jugements d'ego et nous pouvons devenir trs attachŽs ˆ eux.

 

 Ç É car rien nĠest bon ni mauvais en soi, tout dŽpend de ce que lĠon en pense. È

 Citation de Shakespeare dans Hamlet.

 

En apprenant ˆ abandonner ces pensŽes, nous commencerons ˆ expŽrimenter la paix que le Cours enseigne.

 

Tu nĠas aucune idŽe de lĠimmense dŽlivrance et de la paix profonde qui viennent dĠune rencontre totalement dŽpourvue de jugement avec toi-mme et avec tes frres.

Ç Un cours en miracles È. T-3.VI.3.